
La botanique use de termes spécialisés difficilement compréhensibles pour le néophyte. Toutefois, et pour peu qu’on s’applique à les rendre intelligibles, ils se révèlent souvent d’une portée beaucoup plus large que la simple caractérisation des végétaux. En voici quelques exemples.
Dichogamie : Typiquement un terme égaré dans la botanique, alors qu’il s’applique d’abord au monde des livres où il désigne l’alliance, pour ne pas dire le mariage, entre deux dictionnaires.
Trilobé : Cet adjectif qualifie une malformation rare de l’oreille, dotée de trois lobes. Ce qui, soit dit en passant, présente certains avantages, comme par exemple la possibilité, le 14 juillet, d’arborer des brillants tricolores.
Pétiole : Littéralement, un pet qui s’étiole.
Fastigié : Ce terme, forgé à partir de l’anglais « fast » et du français « fatigué », désigne la propension à se sentir très vite à bout de forces. Il est employé plus particulièrement au sujet des nageurs qui tentent la traversée de la Manche. Lorsqu’il est étendu aux migrants qui s’y risquent à leur tour, il revêt une connotation ouvertement dramatique.
Pectiné : Impeccablement satiné.
Pédoncule : Les formes d’accumulation de richesses sont innombrables. Un pédoncule en est une, peu connue : il s’agit d’un magot composé non pas d’argent, mais de biens culturels précieux parce que rares, tels que des manuscrits anciens. Quelque chose de pédant, donc, qui tient lieu de pécule.
Périspore : Sport périphérique, du style : jet de spores à la volée.
Révoluté : Difficile d’imaginer un complot d’arbres préparant la révolution autour d’une tasse de thé, et pourtant…
Fruticuleux : Se dit d’une plante qui prépare ses fruits avec un soin méticuleux.
Pentamère : La génétique végétale regorge de mystères. De là à imaginer qu’une plante puisse avoir cinq mères…
Détersile : Se dit d’un cil sûr de son fait.
Lancéolé : Dans le Grand Nord, on dit plutôt « élancé », mais en Espagne, « lancéolé » s’est tout naturellement imposé.
Etc.
Quelle délectation linguale !
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