
Je viens de lire un article de presse qui dénonce « l’ébriété énergétique » dans laquelle nous nous complaisons depuis trop longtemps.
L’expression m’a frappé. Ainsi, nous vivrions dans un état d’ivresse permanent, nous nous saoulerions à la lumière, au chauffage, aux écrans numériques, aux déplacements en voiture ou en avion. Dieu sait pourtant si la conduite est dangereuse avec un verre dans le nez. « Un verre, ça va, deux verres, bonjour les dégâts ! » Sauf que là, nous en serions au moins à trois verres ou plus dès le petit déjeuner. Je sais ce qu’on va me répondre : « Ça me saoule toutes ces mises en garde, ces exhortations des Pères-la-Vertu. On n’a qu’une vie, nom d’un chien ! Allez, tu m’en remets un petit ? » Il y a toujours des gens qui ont le vin mauvais.
A force de ne jamais dessaouler, nous trainerions une gueule de bois carabinée, une de ces cuites qui vous font croire que les carottes le sont forcément. Bref, nous voyons la vie en noir, celle d’après la grande panne ou de la guerre sournoise. Car la vie n’est pas si rose pour les ivrognes. Lorsqu’on est gris de gris, c’en est fini des couleurs, des nuances. Tout s’émousse dans la petite mousse. L’éthylisme donne soif, une soif inextinguible, à vouloir siphonner nos réservoirs de bio-éthanol. Parce qu’on fait des efforts tout de même, mais à quoi bon ? On est beurré, un point c’est tout.
On nous recommande la sobriété, autant dire une cure de désintoxication, ça serait plus clair. Faire avaler ça à une nation de buveurs, pour qui la cuite c’est choper la cocarde ! Quelle misère ! Qu’on nous laisse plutôt cuver tranquilles. « Allez, encore un petit. Pour la route ! » Du Beaujolais nouveau, bien sûr. Voilà une vraie priorité. What else ?
Et pourtant c’était bien parti !!!
J’aimeJ’aime