
– Je pose votre café sur la table.
– Oui, pas de souci.
– Vous voulez du sucre ?
– Non merci. Y’a pas de mal.
Je viens de passer plusieurs heures en compagnie d’un jeune homme qui ponctuait la plupart de ses réponses d’un « Y’a pas de mal » absolument hors de propos. Quel mal aurait-il pu y avoir à lui apporter un café, à lui proposer du sucre ? Notre interaction se déroulait sans accroc, comme en sont encore capables deux inconnus appelés à se côtoyer en mobilisant les ressources de savoir-vivre inculquées par leur éducation. Aucune tension palpable, aucun mot de trop. Sinon, justement, ces expressions récurrentes qui jettent le trouble en laissant supposer que le mal a été évité de justesse, que les soucis ont été conjurés encore une fois. Lire la suite « Y’a pas de mal »