Le premier jour – 7

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Photo : Sylvain Maresca

Le lendemain, le surlendemain et tous les matins suivants, Irina sonnait à sa porte. Connaissant l’heure et l’attendant, Il lui ouvrait la porte en robe de chambre (il ne se décidait pas à s’habiller) et la laissait entrer. Ils s’installaient autour de la table basse qu’il avait débarrassée depuis le premier jour, et cependant qu’il buvait le café bien chaud qu’elle lui avait apporté, elle lisait ce qu’il avait écrit depuis la veille. Tous ses efforts, ses errements, ses inquiétudes étaient balayés dès l’instant où elle portait les yeux sur les feuillets qu’il avait déposés à son intention. Lire la suite « Le premier jour – 7 »

Le premier jour – 6

Épisode précédent.

Photo : Sylvain Maresca

Lorsque Étienne entendit la sonnette, son réflexe fut de s’enfoncer dans son lit. Il ne recevait jamais de visites. Quant aux factures, elles pouvaient attendre. Sous ses dehors de reclus volontaire, Étienne ne pouvait cependant s’empêcher de s’interroger. Qui avait pris la peine de venir le voir ? Qui ignorait sa fuite du monde ? Qui s’imaginait pouvoir l’en extraire ? Lire la suite « Le premier jour – 6 »

Le premier jour – 4

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Photo : Sylvain Maresca

Lui, absent de son corps. Elle, vive et bondissante.

Lui, grand, mince, habillé sans recherche, pour se couvrir, simplement.

Elle, bien en chair, heureuse de ses formes. Vêtue de couleurs et d’atours, foulard brodé, bracelets, bagues, boucles d’oreille. Rien de précieux, que des reflets chatoyants pour rehausser l’éclat de ses yeux. Lire la suite « Le premier jour – 4 »

Le premier jour – 3

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Photo : Sylvain Maresca

Le lendemain, Irina – ainsi se prénommait la serveuse – s’attendait à voir Étienne revenir à neuf heures. Le patron du bar lui avait expliqué qu’il était d’une ponctualité remarquable, pour ainsi dire obsessionnelle. Ce garçon avait le don d’organiser sa vie au millimètre et de n’en pas dévier. Même pour se lancer dans l’entreprise ô combien aventureuse d’un roman, il lui fallait un protocole immuable, répétitif, une routine inscrite dans ses gestes comme dans chacun des os de son squelette. Un tel rempart devait probablement le rassurer et lui permettre d’endiguer les angoisses de la création. Car, aussi étonnant que cela puisse paraître, cet ennemi du hasard était un artiste, un écrivain inconnu, sans éditeur, qui accumulait les pages et les pages, mais qui continuait néanmoins d’écrire, avec une obstination elle aussi proprement maniaque. Lire la suite « Le premier jour – 3 »