
Cette année, mon père aurait eu 100 ans. Il s’est arrêté à 54. Je suis né en 1954, si bien que j’ai eu l’âge de sa mort en 2008. Cette année-là, j’ai écrit ce petit texte libératoire :
Lire la suite « Cent ans, sang d’encre »Cette année, mon père aurait eu 100 ans. Il s’est arrêté à 54. Je suis né en 1954, si bien que j’ai eu l’âge de sa mort en 2008. Cette année-là, j’ai écrit ce petit texte libératoire :
Lire la suite « Cent ans, sang d’encre »« Vivant, j’aimais la vie.
Mort, la mort m’aimera. »
Mon père aima la vie, c’est certain, au point de refuser de se soigner. En dépit du cancer qui le rongeait, il ne voulait pas devenir malade, s’installer dans cet état végétatif et dépendant, cette demi-vie qui prolonge l’existence en la restreignant, le corps affaibli qui, pour s’économiser, tend vers l’immobilité sans parvenir à calmer l’esprit aux abois, en prise permanente avec le train des douleurs et son chargement d’angoisses. Il résista, s’efforça de profiter de la vie qui lui restait, et fut emporté, encore jeune, par la maladie en quelques mois.