
Ils fuiront le temps comme on fuit la grêle,
l’injustice ou les rages de dents.
Ils n’auront rien vu venir,
aucune annonce, aucun tremblement.
Ils fuiront le temps comme on fuit la grêle,
l’injustice ou les rages de dents.
Ils n’auront rien vu venir,
aucune annonce, aucun tremblement.
Ça me prend souvent à l’amorce de la soirée, quand la journée touche à sa fin. Subitement le souvenir de la veille me traverse l’esprit, si net, si présent, que je constate avec un mélange de surprise et de dépit : « Mais c’était hier. Déjà ! » Lire la suite « On est déjà demain »
Nous découpons dans le temps comme nous trancherions un gâteau pour y délimiter des unités qui rythment notre existence. Ainsi faisons-nous le temps discontinu, de seconde en seconde, en minutes, en heures, selon le battement régulier de l’horloge qui pourtant nous angoisse par son rappel obstiné. Nous retournons des sabliers pour mesurer des tranches de temps à notre convenance. Nous disposons désormais de toutes sortes de minuteries, de chronomètres qui nous procurent l’illusion de maîtriser cette substance sans matière ni durée. Nous campons sur le fuyant avec la certitude de chefs de gare.
A-t-elle la notion du temps la pluie lorsqu’elle s’abat sur la terre ? Qu’elle éclabousse le paysage, accable l’herbe des prairies, dévale les chemins, noie les fossés jusqu’aux caves des maisons en contrebas ? A-t-elle seulement conscience des impératifs de la vie humaine lorsqu’elle déploie son rideau aussi opaque que le meilleur coton et déclenche à l’aveugle l’assaut de ses gouttelettes, mitraille tambourinante et insaisissable ? Lire la suite « Intempérie »