Mon canal historique

Les attentats du 13 novembre ont porté l’attention « du monde entier », pour reprendre la vulgate des médias, sur les abords du canal Saint-Martin. J’ai découvert ainsi que ce quartier devenu à la mode était fréquenté par toute une jeunesse parisienne avide de trouver un contenu culturel et des échanges humains dans une ambiance de « village », à la fois sophistiquée et populaire. Passé le premier étonnement, je me suis demandé comment on en était arrivé là, avec même, je le concède, une pointe d’indignation, celle d’un ancien habitant qui s’offusquerait : « Qu’ont-ils fait de mon quartier ? »

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Le silence… et les oiseaux

Ce midi, la minute de silence en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre s’est établie spontanément, sans mot d’ordre ni personne pour officier. Dans le calme qui s’en est suivi, on n’entendait que le chant des oiseaux.

En les écoutant, me revenait en mémoire le poème de Sarah Teasdale, There Will Come Soft Rains, que j’ai découvert il y a peu grâce à sa traduction en occitan chantée par le trio de chanteurs Un per vox :

Viendront de douces pluies et des parfums de terre,
Et des stridulations d’hirondelles dans l’air ;
Des grenouilles en voix, la nuit, aux marécages,
Et de blancs trémolos dans les pruniers sauvages ;
Les rouge-gorge dans le feu de leur parure
Siffleront leurs lubies sur un fil de clôture ;
Et nul n’aura eu vent d’une guerre en ce monde
Ni souci que se taise, enfin, sa voix immonde.
Nul ne s’inquiétera, arbre ou oiseau qu’importe,
Si l’humanité n’est plus rien que lettre morte ;
Et le Printemps, à l’aube, en retrouvant ses sens,
Ne remarquera pas, ou si peu, notre absence.

Une guerre, sa voix immonde… Nous y sommes, non ?

Puisse l’indifférence salutaire de la Nature nous montrer comment sortir de notre penchant immémorial à l’auto-destruction.