
C’est une plante qui revient de loin.
Alors qu’elle arborait fièrement ses premiers boutons, sa hampe florale a été cassée net. Aussi muette que l’injustice, l’orchidée s’est figée dans une immobilité végétative qui n’augurait plus aucun essor. Elle se mura dans l’existant pendant plusieurs semaines. L’énigme d’une plante en proie aux forces souterraines, qu’en saurons-nous jamais ?
Et puis un jour, un rejeton a jailli sur la tige meurtrie, comme une virgule pour reprendre le paragraphe interrompu, lui ajouter du texte, poursuivre le cours de son histoire. Elle avait encore des choses à dire. Ce diverticule s’est allongé, égrenant de nouveaux bourgeons et autant de promesses de fleurs. Les voilà à présent sur le point d’éclore.
Lorsque je la regarde, soulevée sur le bord de son pot, elle que je sais désormais animée d’une vitalité farouche, je la vois comme un oiseau au long cou qui ne demande qu’à s’envoler. Un matin, elle agitera ses deux feuilles déployées comme de puissantes ailes et s’arrachera à la pesanteur, à l’attache de ses racines, pour aller fleurir le ciel.
Ce jour viendra.
Quelques semaines plus tard :

La nature nous invite à regarder autour de nous, à observer, à écouter. En ce moment de résilience sachons garder l’Espérance pour mieux vivre demain.
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