
– Bonjour voisin, comment ça va ?
– Je vous croyais partis en vadrouille.
– Ah bon, pourquoi ?
– Votre voiture n’est pas garée devant chez vous comme d’habitude.
– Elle est en panne et pour ne rien arranger, ils ne trouvent pas d’où ça vient. Cette fois, j’ai bien peur que ce soit la fin.
– Quels trémolos ! Ce n’est pas un enterrement, juste une voiture.
– Peut-être, mais je n’ai pas de quoi en racheter une autre. Ça tombe au pire moment.
– Faut dire qu’elle a fait son temps.
– À peine 250 000 kilomètres. J’espérais bien l’emmener jusqu’à 300 000.
– Comment peut-on s’accrocher à ce point à une voiture ?
– On ne s’accroche pas, on l’utilise tant qu’elle roule. Rouler, c’est le job d’une voiture, non ?
– Oui, enfin… avec un minimum de confort et les dernières innovations.
– Les dernières innovations… Qu’y a-t-il eu de décisif depuis l’invention de la roue ?
– À ce compte-là, achète-toi une carriole, ça devrait te suffire !
– Carriole ou pas, on est coincés. D’ailleurs, c’est pour ça que je venais te voir.
– Ah bon ?
– Oui, je voulais te demander si tu pourrais nous prêter ta voiture demain matin ?
– Ma voiture ? Pour quoi faire ?
– Figure-toi que mon fils a trouvé du travail.
– Enfin ! Il était temps.
– Il était temps, il était temps… Le pauvre a fait ce qu’il a pu, mais trouver de l’embauche par les temps qui courent.
– Quand on veut, on peut.
– C’est vite dit, mais bon, on ne va pas discuter de ça.
– Non, ça pourrait dégénérer. Surtout que tu as besoin de moi, à ce que je vois.
– Figure-toi qu’il embauche demain matin à 6 heures, mais à l’autre bout de la ville, comme par un fait exprès. Autant dire qu’à cette heure-là, les bus…
– Et donc tu voudrais l’emmener en voiture ?
– Exactement ! Ce serait l’affaire de vingt minutes, tout au plus. Ta voiture n’aurait même pas le temps de te manquer.
– Remarque, je préfère que ça soit toi qui t’y colles. Parce que pour moi, c’est l’horreur de me lever aux aurores.
– Tu vois, le monde est bien fait : je le conduis là-bas demain matin pendant que toi, tu dors paisiblement dans ton lit.
– Vu comme ça…
– Il n’y a pas d’autre manière d’envisager les choses : tu me prêtes ta voiture et en échange, je te dispense de l’emmener.
– J’aime mieux ça.
– C’est moi qui me lève pendant que toi, tu dors.
– Je l’avoue : mon sommeil, c’est sacré.
– Comme je te comprends. Mais sois rassuré : tu n’as rien à faire, je me charge de tout. C’est bien le moins. Alors, c’est convenu ?
– Ça me gêne presque.
– Mais non, voyons : tu fais ta BA, comme ça tu dormiras du sommeil du juste, et moi je me tape la corvée.
– Je te plains.
– Non, non, c’est normal.
– Vraiment, ça me soulage.
– A la bonne heure. Alors, tope là, camarade.
– Tiens voilà les clés.
– Bonne idée. Il ne manquerait plus que tu sois obligé de te lever demain matin pour me les confier. Je le répète : tu peux dormir tranquille, tu n’entendras même pas le moteur démarrer.
– Merci. J’apprécie cette attention.
– Non, c’est moi qui te remercie.
– Si, si, merci.
– Ce n’est rien, juste un échange de bons procédés.
Euh, j’espère que ce voisin qui fait sa BA ne va pas récupérer sa p’tite auto dans l’état de la photo ci-dessus , …. parce que .. forcément, elle va moins bien marcher 😉 Nicole S
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C’est ce qu’on appelle rouler dans la farine…ou à qui perd gagne?
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Bonne entraide entre voisins… même si elle est un peu forcée… Y’a toujours un petit malin pour se sortir de la mélasse !!!
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