
50/325 de l’ère d’après :
Une sonde d’exploration engagée dans le dernier programme de fouille avant abandon définitif de la planète morte Z-507-β vient d’exhumer d’un banc de sable noir une surprenante barrette de résine organique contenant une feuille mince, composée d’une matière inerte, sur laquelle sont alignés divers signes dont la signification est absolument inconnue.
Aussitôt révélée, cette découverte a fait grand bruit dans la galaxie. Une fable, pour ne pas dire une légende, courait depuis des temps telluriques sur l’existence d’une planète qu’aurait habitée une espèce vivante élaborée. On connaissait depuis longtemps les caractéristiques globales des planètes susceptibles d’accueillir des formes de vie organique, mais le programme de recherche systématique lancé pour les inventorier n’avait à ce jour rien donné. Le coût croissant de ces expéditions sans fin au regard de leurs apports insignifiants menaçait directement leur survie. L’archéologie ne figurait pas au nombre des champs de recherche prioritaires dans la politique infra-quantique du Présidium.
La tablette de résine changeait tout. Enfin une preuve d’existence, enfin un matériau exploitable. Des copies positroniques furent transmises sans délai à tous les laboratoires spécialisés de la galaxie et une course effrénée s’engagea pour en élucider la signification, la fonction, l’utilité.
Mais on déchanta rapidement. Nul protocole densimétrique ni organisme pulsatile n’y comprenait rien. Ça n’avait pas de sens, aucune logique. Impossible de croire qu’une forme de vie complexe ait pu concevoir cette accumulation inepte de signes – la notion d’image n’avait ici aucune résonance – sans lien avec rien de connu, ni même de concevable.
Passé le délai réglementaire de mise à l’épreuve, la tablette fut extraite des plasmas indéfinis et, pour conjurer tout risque de contamination, remisée dans le silo cryogénique d’une comète évanescente où elle fut vouée à l’oubli. C’est ainsi qu’après avoir émis son ultime signe d’existence, la civilisation humaine disparut à tout jamais. La planète Z-507-β, alias la Terre, fut désertée par les systèmes de surveillance et abandonnée à ses rotations mécaniques dans l’espace.
Sidérant !!!!
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Ou sidéral !
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