![]() |
![]() |
Il regarde fixement la bouteille placée devant lui, les yeux plissés par l’attention, sans que l’on puisse discerner s’il est mu par l’envie ou la réprobation. Sa bouche masque une moue sous les poils de sa moustache tombante qui rejoignent les plis de sa robe légèrement tendue par un ventre replet. Ses manches le flanquent de leurs pans interminables comme des ailes trop longues pour se déployer. Ainsi drapé, son corps penche vers l’avant en proie à l’indécision entre la marche et l’arrêt, l’élan et l’attente, le désir et son suspens. Il rumine ou médite, envisage, calcule, songe, imagine ou tout simplement regarde. Nul ne sait au juste ce qu’il pense. Le sait-il lui-même ? Il fixe la bouteille, sa transparence comme celle de toute chose, qu’il traverse du regard pour atteindre la légèreté du monde dépouillé de ses apparences.
Photos : Karine Parquet, à qui je dois d’avoir découvert ce sage énigmatique.
Post-scriptum :
Sans que je m’en rende compte sur le moment, cette image est entrée en résonance avec une figurine en bois que j’avais sculptée il y a longtemps et que mon frère conserve sur ses étagères. A côté d’une bouteille, ça ne s’invente pas !
Photo : Bruno Maresca.
Superbe
J’aimeJ’aime