De passage à Béziers, j’ai découvert la nouvelle campagne d’affichage de son maire d’extrême droite qui s’insurge contre la prochaine installation dans sa ville d’un centre d’accueil pour les migrants.
« Ca y est ils arrivent… Les migrants dans notre centre ville »
Le coeur de la ville est symbolisé par la cathédrale, monument majeur de la religion chrétienne. Ainsi est plantée une opposition qui se veut incontournable et radicale entre deux religions : le catholicisme et l’islam.
Quelques pas plus loin, dans le vieux Béziers, je tombe sur cette fresque murale dédiée au chemin de Compostelle. Elle orne le mur du Foyer d’accueil des pélerins ; l’un d’eux est figuré à côté d’une carte qui localise Béziers sur l’un des itinéraires possibles.
Quelle version du catholicisme Robert Ménard invoque-t-il pour rejeter les migrants : celle des croisades contre les infidèles ou celle de l’hospitalité et de l’accueil de l’Autre ? Pense-t-il pouvoir mobiliser à son compte, d’une simple outrance, la tradition chrétienne de l’amour du prochain et de la compassion ? Il ne suffit pas forcément de stigmatiser l’Autre pour emporter l’adhésion des siens.
Photographies : Sylvain Maresca