
Sous le soleil de la fin septembre fleurissent les cyclamens.
J’ai une tendresse particulière pour cette fleur élégante et discrète qui tapisse le sol. Elle m’évoque un souvenir qui remonte à mon enfance :
Soit un vallon pentu et ombragé au centre duquel coule un ruisseau bondissant. Nous sommes en Italie, sur les pentes boisées du lac de Côme. Mon frère et moi nous employons à construire des petits moulins en bois que nous installons en travers de l’eau pour le seul plaisir de les voir tourner. Plus haut, nos parents font la sieste ou lisent en bordure d’une vaste prairie. La chaleur du mois d’août est filtrée par le couvert végétal. Il règne une pénombre tranquille que viennent émailler de multiples flammèches colorées, poussées à même la pente : des cyclamens.
Pourquoi ai-je conservé un souvenir aussi vivace de ces fleurs, pourquoi m’inspirent-elles une nostalgie doucereuse comme si leurs couronnes de pétales d’un rose fragile, à peine rougissant, aussi diaphane que la flamme sur le gaz, avaient le pouvoir de concentrer toutes les sensations de bonheur ressenties au cours de cet été italien ?
J’en ai planté dans le jardin où ils essaiment mystérieusement. Je m’étonne de voir des plantes aussi enracinées, issues de tubercules parfois gros comme la main, migrer avec une telle facilité. On dit que les fourmis transportent leurs graines. Ou comment des insectes paysagistes mobilisent des rognons migrateurs.
Comme chaque année, les cyclamens refleurissent. Ainsi donc reprend le cycle. Amen.
C’est le cycle de la vie…. souvenirs… nostalgie !
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Merci pour la découverte de cette fleur au « naturel « . Je n’en connaissais que la version « sophistiquée » qui je dois l’avouer ne m’inspirait aucune Émotion
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Que de poésie. J’aime également cette fleur de sous bois d’aspect timide mais si tenace, de même couleur que là colchique.
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Effectivement, le cyclamen fait penser à la colchique, autre fleur d’automne, mais sans la connotation dangereuse de la colchique, fleur-poison.
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