On n’arrêtera pas de faire tomber nos smartphones.
Qu’on nous les répare, qu’on nous les remplace, que diable !

On n’arrêtera pas de noyer notre enceinte dans l’eau du bain.
Puisqu’elle ne craint pas l’eau, et qu’un bain sans musique…

D’ailleurs, on n’arrêtera pas de prendre un bain chaque matin.
Le jet de la douche est trop brutal au réveil.

On n’arrêtera pas de glisser nos tartines dans le grille-pain.
Qui aurait envie de mastiquer du pain mou ?

On n’arrêtera pas de faire livrer nos pizzas.
L’idée même de poireauter devant le comptoir…

On n’arrêtera pas de faire tourner notre robot sur la pelouse.
Un véritable gazon doit être parfaitement égal.

On n’arrêtera pas de remplir notre piscine bleu turquoise.
La mer est trop sale et imprévisible.

On n’arrêtera pas de prendre l’ascenseur pour seulement un étage,
pour ne pas arriver essoufflés en réunion.

On n’arrêtera pas de laisser les portes ouvertes.
Elles n’ont qu’à se refermer toutes seules.

On n’arrêtera pas d’emprunter les tapis roulants.
Aller plus vite est toujours préférable.

On n’arrêtera pas de rouler en voiture avec la musique à fond.
Tout sauf le vacarme ambiant.

On n’arrêtera pas de laisser tourner le moteur à l’arrêt,
sinon pas de clim, pas de chauffage.

On n’arrêtera pas rouler en SUV.
C’est comme une Rolex, si à 50 ans…

On n’arrêtera pas de prendre l’avion.
Qui voudrait se priver du duty-free ?

On n’arrêtera pas de passer Noël aux Antilles.
Fuir l’hiver, c’est recommandé, est bon pour la santé.

On n’arrêtera pas, car nous n’imaginons pas faire autrement.
D’ailleurs, imaginer est inconfortable.
Le confort est notre condition, notre raison d’être.
Il nous rassure.
Nous avons besoin d’être rassurés,
surtout chaque fois que nous laissons tomber notre smartphone.